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Développement du covoiturage à Bruxelles
Question à Monsieur Pascal Smet, ministre chargé de la mobilité et des travaux publics
M. André du Bus.- Le covoiturage fait partie des solutions face aux défis de mobilité que connaît notre Région. De nombreuses études montrent que si seulement 5% à 10% des automobilistes partageaient leur voiture, cela aurait un impact positif considérable sur la fluidité du trafic. Vous aviez d’ailleurs vous-même fortement plaidé, à juste titre, en faveur du covoiturage comme solution phare lors de la fermeture du viaduc Herrmann-Debroux.
De nombreux outils existent pour développer le covoiturage. On a beaucoup parlé ces derniers temps, et notamment au sein de cette commission, du projet d’autoriser aux covoitureurs l’accès de la bande d’arrêt
d’urgence sur l’E411. Au-delà de cette décision très réjouissante, je voulais faire le point avec vous sur d’autres actions mises en œuvre par la Région pour développer le covoiturage.En effet, toute une série de mesures financières, de communication ou encore liées au développement d’infrastructures sont mises en œuvre un peu partout en Europe et ailleurs. À cet égard, plusieurs actions ont été menée en Wallonie à l’initiative de Carlo Di Antonio, à commencer par la création, en collaboration avec Taxistop, d’une application baptisée « ComOn ». Il serait peut-être intéressant de réfléchir à étendre à la Région bruxelloise le champ d’action de cette application qui, visiblement, rencontre un succès réel en Région wallonne. Une réflexion en ce sens est-elle en cours au sein de votre cabinet ? En effet, plus les voies de communication entre covoitureurs sont centralisées, plus cette communication sera efficace.
Les infrastructures, les aires de chargement et de déchargement et les parkings réservés aux covoitureurs sont indispensables. Où en êtes-vous à ce propos ? Combien d’emplacements de parking et de zones dédiées au chargement et déchargement des covoitureurs ont-elles été mises en place depuis le début de la législature ?
Des partenariats avec les communes et les grandes enseignes pourraient être particulièrement intéressants en la matière.Par ailleurs, la déclaration de politique régionale prévoit la mise en place d’un réseau interrégional de covoiturage aux entrées des villes. Qu’en est-il aujourd’hui ? Ce réseau se limite-t-il uniquement à des bandes réservées au covoiturage ou bien s’agit-il aussi d’un système de communication interrégional ?
En outre, avez-vous mis en place des actions particulières pour encourager les entreprises à inciter leurs employés à la pratique du covoiturage ? Sur le plan financier, plusieurs mesures pourraient être prises, comme par exemple des incitants fiscaux pour les covoitureurs, via la taxe de circulation par exemple. Avezvous eu des contacts avec votre collègue M. Vanhengel à ce sujet ?
D’autres pays ou villes exonèrent du paiement du stationnement les automobilistes qui pratiquent le covoiturage. Avez-vous eu des contacts avec les communes ou bien avez-vous pris des mesures à cet égard ?Enfin, avez-vous étudié la possibilité de réserver certains axes de la Région bruxelloise aux covoitureurs, même si je suis conscient que l’espace potentiellement utilisable à cet égard est relativement peu disponible ?
Mme la présidente.- La parole est à M. Smet.
M. Pascal Smet, ministre.- L’application ComOn existe à Bruxelles sous le nom de Carpool en collaboration avec Taxistop. Elle bénéficie de notre soutien. L’application ComOn est identique, mais axée sur la Wallonie. Tant la Région bruxelloise que la Région wallonne soutient Taxistop dans le développement de cette application qui utilise les mêmes bases de données. La Région a affecté un peu moins de 100.000 euros à son amélioration grâce à une étude ergonomique. Les développements sont en cours.
Des interfaces de programmation (API) seront disponibles afin que des tiers puissent également développer ou se connecter au système de Taxistop. L’offre intègre déjà les trajets depuis et vers Bruxelles. L’application vise essentiellement les déplacements réguliers (navettes entre domicile et travail) et est complémentaire de l’application BlaBlaCar qui cible essentiellement les déplacements occasionnels, plus porteurs jusqu’à présent.
Toutefois, BlaBlaCar expérimente une application pour les covoiturages quotidiens, en France seulement et sur deux trajets par mois. Nous devrons nous orienter de plus en plus vers le système de covoiturage, raison pour laquelle les deux Régions sont en discussion.
Nous constatons une réticence de la part de la Flandre. Nous devrons la convaincre. Elle est opposée aux « high occupancy lanes », pourtant essentielles pour le covoiturage. Lors de la prochaine législature, nous devrons envisager de permettre aux utilisateurs du covoiturage d’entrer gratuitement à Bruxelles, sans payer de frais de stationnement. Les autres devront payer.
Nous travaillons aussi avec le secteur, mais j’attends toujours avec impatience la proposition de Brussels Enterprises Commerce and Industry, de la Fédération des entreprises de Belgique, du Vlaams netwerk van
ondernemingen et de l’Union wallonne des entreprises afin de créer une autre application qui permettrait de mettre en contact les personnes habitant et travaillant dans une même zone.Des habitants de Lasne, par exemple, seraient mis en contact par courriel avec d’autres habitants de leur localité travaillant par exemple dans la zone de la Gare du Nord : « À 100, 200 ou 300 mètres de chez vous, cette personne travaille dans la même zone. Désirez-vous entrer en contact avec elle ? ». Si les deux répondent affirmativement, un contact est automatiquement établi et un échange de données est opéré. J’étais prêt à financer cette application.
M. André du Bus.- Quelqu’un a dû l’oublier.
M. Pascal Smet, ministre.- C’est une bonne question.
Mme la présidente.- La parole est à M. du Bus de Warnaffe.
M. André du Bus.- Je vous prends au mot. Vous dites que la Flandre freine les possibilités d’harmonisation du covoiturage. Vous êtes mieux placé que moi, dans vos contacts avec vos homologues flamands, pour développer cette sensibilité.
M. Pascal Smet, ministre.- Je ne suis pas l’ambassadeur de la Flandre, je suis bruxellois !
M. André du Bus.- Mais vous êtes membre d’un parti flamand qui a plus que des ramifications en Flandre.
M. Pascal Smet, ministre.- Nous ne siégeons pas au gouvernement flamand. Paul Delva, voilà un travail pour vous !
M. André du Bus.- C’est vrai, votre parti ne fait pas partie de la majorité flamande et il est bien que Paul Delva soit là.
Nous ne devrions pas attendre la fin des élections pour mettre ce débat à l’honneur.
M. Pascal Smet, ministre.- En effet. Actuellement, nous travaillons beaucoup entre ministres et avec les
collaborateurs et un des dossiers sur lequel nous voulons avancer est le covoiturage. Cependant, ce dossier
dépend beaucoup de la Flandre et un peu de la Wallonie et du gouvernement fédéral.M. André du Bus.- Avez-vous des conférences interministérielles (CIM) Mobilité ? Ce sujet figure-t-il à l’ordre du jour ?
M. Pascal Smet, ministre.- Évidemment. En ce moment, elles se tiennent presque chaque mois et ce sujet est débattu.
M. André du Bus.- C’est bien, il faut continuer !
Vous n’avez pas répondu à ma question sur les entreprises. Je vous demandais quelle était la politique déclinée pour inciter des entreprises à elles-mêmes encourager le covoiturage.
M. Pascal Smet, ministre.- Je suis en train de le dire. Je veux une application. Nous avons discuté avec toutes les fédérations qui ont marqué leur accord de principe pour développer cette application qui existe déjà et que l’on teste à Zaventem. L’idée est de la généraliser dans toutes les entreprises. BECI allait la proposer et je suis en attente depuis l’été.
11 décembre 2017 / André du Bus / 0
Catégories : Mobilité, Région de Bruxelles-Capitale
Étiquettes : Co
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